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abandon a 2 heures du matin

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Un problème mécanique a ruiné les espoirs de victoire du team Tecmas, pourtant au-dessus de la concurrence en Superstock, lors des 24 Heures de Spa. Rien n’est perdu pour la Coupe du monde mais il faudra, comme lors des 24 Heures du Mans, faire le plein de points au Bol d’Or en septembre. 

Après son historique victoire aux 24 Heures du Mans, l’écurie berruyère Tecmas-MRP-BMW entendait confirmer son statut de favori en Superstock lors des 24 Heures du Spa-Francorchamps. Ses trois pilotes, Kenny Foray, Loïc Arbel et Jan Bühn, très à l’aise sur le toboggan des Ardennes belges, avaient d’ailleurs signé la pole-position de leur catégorie, marquant ainsi leur territoire. « Assurément, cette BMW M1000 RR n°9 sera difficile à battre à la régulière. Il faudra un problème mécanique ou une erreur d’un pilote pour nous donner un petit coup de pouce » pouvait-on entendre dans quelques boxes voisins. Une supériorité confirmée en début de course où Kenny Foray creusa un écart significatif sur ses concurrents directs, tout en restant à la bagarre avec quelques EWC et non des moindres.

3 heures 31 minutes bloqué au box !

Allait-on assister, un peu comme dans la Sarthe, à un cavalier seul de team d’Arnaud Sassone ? Cela aurait été présomptueux de le croire tant il est vrai qu’en sports mécaniques, les choses se déroulent rarement comme on pourrait l’imaginer. Une flaque d’huile, une crevaison, un problème d’électronique, une sortie de piste, un casse mécanique parfois pour une pièce à dix euros et tout peut être remis en question. Tecmas l’a appris à ses dépens, perdant la bataille des Ardennes, non sans faire preuve d’un certain héroïsme dans son malheur.

Christian ragot

Flash-back ! Il est 14h27 quand Kenny Foray est annoncé au ralenti à l’autre bout du circuit. Jusqu’ici, le champion de France de Superbike en titre a fait plus que le job en ayant déjà creusé un écart d’une dizaine de secondes avec ses concurrents directs du Superstock. Dans le stand, les yeux rivés sur les écrans de contrôle, chacun essaie de comprendre ce qui a pu se passer. Kenny réussit à ramener la moto et sous la direction de Sacha Collet, tous les mécanos se jettent sur la « 9 ». Le pilote affirme n’avoir eu aucun signal d’alerte. Les yeux rivés sur l’écran de son ordinateur, Morgan Rebeix, l’ingénieur Tecmas, confirme : pas de surrégime, pas de rétrogradage intempestif, pas de hausse anormale de la température. Rien ! Tout est démonté et s’engage alors une fantastique partie de mécanique ; quelque chose de hors norme tout à la gloire de l’équipe, toute tendue vers le même objectif, remettre la moto en route pour terminer la course et essayer de marquer quelques points en Coupe du monde.

Pendant 3 heures et 31 minutes, la moto est ainsi restée immobilisée dans le box. « Nous avons eu un problème sur une pièce du haut moteur » résume Arnaud Sassone, dépité. « Une pièce que le règlement nous autorise à remplacer, ce que nous avons fait. L’intervention a été longue et difficile mais les gars ont réalisé un travail extraordinaire.  Ils ont été héroïques. Chapeau à eux… »

Il est 18h01’ quand Loïc Arbel monte en selle pour un in-out. Un tour de circuit pour vérifier que tout est OK avec retour immédiat au box pour vérifier le niveau d’huile. Tout est validé et Loïc peut repartir. « Maintenant, c’est une autre course qui commence » poursuit Arnaud Sassone. « La motivation, pour les gars, est différente. Il n’est plus question de courir pour la gagne mais de terminer… ». Ne dit-on pas qu’en Endurance, franchir le drapeau à damier est déjà une victoire en soi ? « C’est vrai abonde le boss. Mais là, si on veut marquer des points, il faut quand même couvrir 75% de la distance du vainqueur au scratch. Mathématiquement, c’est jouable… »

Abandon confirmé à 2 heures du matin

A cet instant, la n°9 avait couvert 13 tours et le leader (Guintoli sur le Suzuki du SERT) 96 tours. Il restait, à quelques minutes près, 20 heures de course. Rien de trop. Mais pas question de baisser les bras. Chaque sortie de la safety-car était autant de temps gagné pour la « 9 ». Chaque problème affectant un adversaire direct était reçu comme un soulagement. A minuit, la « 9 » avait couvert 150 tours, contre 238 au leader du moment. Les trois pilotes enchaînaient les relais avec une belle régularité.

Sauf qu’une consommation d’huile anormale, sans doute la conséquence de la grosse panne du début de course, obligeait à multiplier les arrêts au stand pour contrôler les niveaux. Dès lors, une question se posait : fallait-il continuer dans ces conditions ? « On risquait, en effet, une casse-moteur laissant échapper d’énormes flaques d’huile sur la piste et qu’un pilote se sorte à grande vitesse avec les conséquences que l’on peut imaginer. On n’a pas voulu prendre ce risque. A deux heures du matin, alors que Loïc Arbel venait de boucler un 201e tour, de façon collégiale, on a décidé d’abandonner. C’est d’autant plus frustrant que l’on était certainement les meilleurs dans cette catégorie (la n°9 a été créditée du meilleur tour en course en Superstock avec un chrono de 2’23’’488 , NDLR). Mais c’est la dure loi du sport » jugeait le boss de l’écurie berruyère, déjà tourné vers la 4e manche du Superbike, les 1eret 2 juillet à Magny-Cours et plus encore vers le Bol d’Or, en septembre, au Castellet. Et là, pour remporter la Coupe du monde d’Endurance, il ne faudra pas se rater.

Les classements :

Scratch : 1. Yart-Yamaha n°7 (Canepa, Hanika, Fritz) 572 tours, 2. TSR Honda France n°1 (Di Meglio, Techer, Hook) à 1 tour, 3. BMW Motorrad World Endurance Team n°37 (Reiterberger, Mykhalchyk, Guarnoni) à 3 tours, 4. Suzuki Sert n°12 (Masson, Black, Guintoli) à 5 tours  etc…

Superstock :1. National Motos Honda n°55 (S. et V. Suchet, Raymond) 556 tours, 2. Team Louit Kawasaki n°33 (Calia, Gamarrino, Pons) 556 tours, 3. Honda No Limits n°44 (Masbou, Nigon, Gabellini) 553 tours, etc…

Texte : Christian Ragot
Photos : Stéphane Valembois

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