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le meme cauchemar qu a Spa…

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Toute l’équipe Tecmas-MRP BMW était venue gonflée d’espoir et d’ambition pour cette 86e édition du Bol d’Or au Paul-Ricard. Du boss, Arnaud Sassone, aux pilotes en passant par la grosse vingtaine de personnes mobilisées pour cette dernière manche de la Coupe du Monde FIM de Superstock, tous se voyaient bien sur la plus haute marche du podium, comme aux 24 Heures du Mans, et brandir la Coupe du Monde. Espoirs légitimes au demeurant tant la supériorité de la BMW M1000 RR n°9 semblait évidente.

 Depuis le début de la semaine varoise, en effet, à chaque séance d’essais libres comme de nuit et en qualifications, la n°9 avaient été pointée en tête des Superstock ; Kenny Foray améliorant en outre le record du circuit dans la catégorie (1’53’’5 contre 1’54’’6). Certes, il y avait bien eu cette chaude alerte avec la chute de Jan Bühn dès le mardi, obligeant le pilote allemand à renoncer à la course (fracture de la main gauche), mais pas de quoi battre en brèche la confiance de l’écurie berruyère. D’autant qu’au tout dernier moment, le team, qui aurait pu faire confiance à Nelson Major, lui avait trouvé un remplaçant de luxe avec Loris Baz. Loris Baz, pilote officiel BMW, qui s’était qualifié en tant que pilote de réserve sur la BMW officielle n°37 en EWC, est une référence. Loris Baz, c’est trois saisons en MotoGP, de 2015 à 2017 avec Yamaha et Ducati ; c’est une dizaine d’années en Mondial de Superbike avec Kawasaki, Yamaha, Ducati et actuellement BMW ; c’est encore une victoire scratch au Bol d’Or 2013 avec Greg Leblanc et Jérémy Guarnoni avec le team SRC. C’est dire que tous les clignotants étaient au vert chez Tecmas, d’autant que le pilote Haut-Savoyard adhéra tout de suite au projet proposé par Tecmas et le team MRP : « Faire le Bol, même en Stock, c’est mieux que d’être spectateur en EWC. Je vais découvrir la moto et c’est différent que quand on a le temps de préparer les choses. Je sais qu’il y a un gros enjeu pour BMW et Tecmas. C’est pour ça qu’ils ont fait appel à moi. J’espère prendre du plaisir sur la piste et aider Kenny et Loïc à aller chercher le titre en Superstock ». 

Toutes les planètes étaient alignée pour réussir, acclame Arnaud Sassone. Nous avions un rythme bien supérieur à nos concurrent en piste mais pas que ! Nous avons énormément travaillé nos ravitaillements également, nous permettant de de creuser entre 5 à 10 secondes à chaque changement de pneumatiques.

Une casse bien trop rapide !

Découvrant les nouveaux pneus pluie Dunlop, Kenny Foray prit un départ prudent. C’était la consigne au moins pour les deux ou trois premiers relais. Après sept tours, l’ex-champion du monde d’Endurance (en 2014 avec David Checa et Mathieu Gines) était toutefois déjà en tête de sa catégorie. Dans le tour suivant, il s’arrêtait au stand pour changer de gommes ; la piste s’étant asséchée après le gros orage du début d’après-midi. La n°9 tournait comme une horloge quand le speaker l’annonçait arrêtée juste avant le virage de la Sainte-Beaume. Il était 15h36. Dix-huit minutes plus tard, Kenny, épuisé, avait ramené la moto au stand à la poussette. Le diagnostic était ultra-rapide : casse moteur. Comme à Spa. L’abattement succédait aux espoirs les plus fous dans le stand Tecmas où le rideau était définitivement baissé peu après 16 heures. « Comme en Belgique, il n’y a eu aucune alerte. Pas de surchauffe, pas de surrégime. Kenny a pris 12.500 tours au max alors que la moto peut en prendre 15.000. Il va falloir ouvrir pour voir ce qui a cassé et se mettre autour d’une table avec les gens de BMW pour comprendre et rectifier le tir pour la saison prochain. Maintenant, place au Superbike. On a un titre à conserver » essayait de dédramatiser Arnaud Sassone, pourtant très éprouvé et conscient d’avoir vécu le même cauchemar qu’à Spa ; un cauchemar qui sera difficile, voire impossible à effacer… Même les mots de réconforts de patrons allemands n’y pourront pas grand-chose. 

Christian ragot

« La même panne deux fois d’affilée, ce n’est pas admissible ! » (K. Foray)

Dans un coin du stand, Loris Baz et Loïc Arbel semblaient décontenancés ; abattus !  Entouré par les mécanos et ses ingénieurs, Kenny Foray était lui aussi dépité. Tellement qu’il avait du mal à trouver ses mots. « Une alerte ? Non, rien ! La même chose qu’à Spa ? Peut-être. Il faudrait démonter la moto pour comprendre ce qui s’est passé. Mais c’est un peu le même délire. Bien sûr qu’on est tous déçus ; ça devient super compliqué et de plus en plus difficile à accepter pour l’équipe qui a énormément travaillé pour cette course de 24 heures. 

Kenny Foray n’est pas du genre à baisser les bras, mais là, le moral venait visiblement d’en prendre un coup. « La solution ? Je ne sais pas ce qu’il faut faire. Je ne suis pas motoriste mais ce qui est sûr, c’est qu’il faut trouver une solution, acceptable pour nous (Tecmas) et pour la marque. On sait tous que la course, c’est l’accomplissement de trois pilotes, d’un team et d’une moto. On avait pris un départ prudent avec des conditions de course particulières. Le temps de bien comprendre les nouveaux pneus Dunlop. Il n’était pas question de prendre des risques d’emblée car on savait très bien qu’en terme de performance, on était supérieur. C’était la bonne stratégie mais la mécanique en a décidé autrement. Je suis dégoûté… Surtout pour l’équipe ».

De quoi être démoralisé avant la dernière manche du FSBK sur ce même circuit Paul-Ricard dans deux semaines où Kenny Foray, qui reste sur sept victoires en huit courses en FSBK, aura son titre de champion de France à défendre ? « Non ! Ce n’est pas la même chose. Là, pour le Bol, on avait de grandes ambitions et les moyens de les assouvir. Et c’est ça qui est désolant ; entreprendre autant de choses pour rien ! J’ai de la peine pour tous les gens du team, pilotes y compris, qui ont tellement donné. Ils ne méritent pas ça. On peut avoir des soucis mais pas les mêmes deux fois d’affilée. Ce n’est pas admissible ! »  

Texte : Christian Ragot
Photos : Stéphane Valembois

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