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« C’est la dure loi de la course… »

Bon 8e à la mi-course, le team Tecmas –BMW a ensuite vécu une fin de course très difficile ; une surchauffe moteur récurrente puis une terrible chute de Camille Hédelin (double fracture du poignet), ruinant les espoirs de Michel Augizeau.

« C’est la dure loi de la course ! ». En quelques mots, Romain La Monica a mis une conclusion  au week-end complètement fou vécu par l’écurie Tecmas-BMW lors de la 82e édition du Bol d’Or.

Les traits tirés, les yeux cernés, les dos un peu plus voûtés que d’ordinaire, tous les membres de l’équipe semblent avoir pris cinq ans en l’espace d’une semaine au moment de tout remballer. Il faut dire qu’ils n’ont pas ménagé leur peine. L’équipe de Michel Augizeau est vraiment passée de gris au bleu azur puis au noir sur le circuit Paul-Ricard. Le gris lors des essais où rien ne marchait comme espéré au niveau des réglages. Jusqu’au moment où il fut décidé de changer de taille de pneumatiques. Si la moto restait toujours délicate à piloter, les pilotes en revanche s’en accommodaient et gagnaient en confiance en constatant que les chronos étaient descendus de deux secondes ; suffisant pour raviver le moral des troupes… Et continuer à croire au Top 10, voie mieux, bien mieux...

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Tecmas bon 8e  à la mi-course

Le début de course ? Sage, parfaitement maitrisé par des pilotes concentrés, réguliers, alignant les tours en 1’57’’ / 1’58’’. En dépit d’un petit souci sur le système électronique concernant les données d’essence, la BMW S1000 RR n°9 tenait un bon rythme. Navigant entre la 14e et la 9e place, Camille Hédelin, Alexis Masbou et Maxime Bonnot voyaient même la nuit en bleu puisqu’à mi-course, à 3 heures du matin, ils pointaient en 8e position. Et surtout au premier rang des BMW ; l’accrochage de Da Costa, coéquipier de Kenny Foray et de Mathieu Gines, lors du dépassement d’un attardé à la fin de la première heure de course ayant plongé la n°6 officielle de l’écurie ERC dans les profondeurs du classement, course définitivement perdue.

« A cet instant, on était bien. Chacun avait fait le job, dans le stand comme sur la piste et on pouvait effectivement viser le Top 10, voire un peu mieux » maugrée Michel Augizeau. C’est un peu plus tard, peu avant cinq heures du matin que du bleu, on est passé au noir chez Tecmas.

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Gros problème de surchauffe moteur

La raison ? Un gros problème de surchauffe moteur. « Juste après le warm up, samedi matin, on est intervenu sur le circuit de refroidissement. Un intervention pas vraiment ordinaire, nous avons du remplacer la pompe à eau sur un moteur tout juste sorti d'usine, cela ne nous était jamais arrivé » explique Romain La Monica, l’ingénieur Tecmas. « Malheureusement, pendant la course, le moteur s’est mis à chauffer, un collier de durite a lâché. Ce sont pourtant des colliers renforcés de bonne qualité que nous utilisons depuis des années ». Une pièce qui vaut une dizaine d’euros peut-être…

Dès lors, dans le stand n°9, s’engagea une sacrée partie de manivelle. Beaucoup de choses ont été changées, notamment le radiateur. Obligée d'allonger les temps des pit-stops, pour surveiller la température de l’eau, l’équipe perdit, au total, la bagatelle de 17 tours, plongeant la n°9 de la 8e à la 22e place à 5 heures du matin. Les espoirs de Top 10 étaient envolés mais il n’était pas question de lâcher. On ferait le job jusqu’au bout. Le soleil était revenu depuis longtemps sur le circuit varois quand une terrible chute de Camille Hédelin, peu avant 10 h 30,  dans le virage de la Sainte-Baume fit l’effet d’un énorme coup de massue sur l’ensemble de l’équipe.

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Double fracture pour Hedelin  

« Une grosse chute, en effet, dans une courbe où les gars passent peut-être à 160 km/h. Plusieurs pilotes sont d’ailleurs tombés à cet endroit. Camille  a été évacué vers l’hôpital de Toulon. Je sais juste qu’il s’est relevé conscient » souffle Michel Augizeau, accusant le coup. On apprendra un peu plus tard que Camille Hedelin souffre d’une fracture du radius et du cubitus au niveau de l’articulation du poignet et qu’il devait être opéré hier soir. La raison de cette terrible cabriole ? « Difficile à dire. Camille m’a dit n’avoir rien compris. Peut-être de l’eau sur le pneu arrière, ce qui lui aurait fait perdre le contrôle de sa moto au moment où il prenait un angle maximum dans la courbe ? Un pneu neuf pas encore suffisamment monté en température alors qu’il venait juste de quitter le stand ? Une autre raison ? Il est encore impossible de se prononcer pour le moment »  explique Michel Augizeau.

Bref ! La galère jusqu’au bout après une moitié de course sans problème. Et on n’oublie pas dans cette série noire, l’un des mécanos de l’équipe, Paul, qui s’est ébouillanté au visage et aux mains en démontant le radiateur et qui a été soigné au centre médical du circuit. L’équipe tint cependant à terminer la course ; Alexis Masbou remontant en selle quelques minutes avant le drapeau à damier pour franchir la ligne. Pas de quoi gommer une terrible déception.

Christian Ragot - Correspondance spéciale

Stéphane Valembois - Photos

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