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Tecmas tres ambitieux pour les 24 Heures du Mans

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Le meilleur chrono réalisé par Kenny Foray lors des tests Pré-Le Mans installe l’écurie berruyère Tecmas-MRP-BMW au rang de favori n°1 des prochaines 24 Heures du Mans en catégorie Superstock. Peut-être le début d’une formidable aventure.

La genèse de la nouvelle aventure de Tecmas en Endurance date du printemps 2022. Quand, après une édition des 24 Heures du Mans à la fois décevante et fort coûteuse au point de mettre en péril la survie du team, Arnaud Sassone, le nouveau propriétaire, annonça le retrait pur et simple de Tecmas de la catégorie EWC, « beaucoup trop chère pour une écurie privée comme la nôtre ».  Mais pas question pour autant de tourner le dos à l’Endurance et à ses courses mythiques, le Bol d’Or et les 24 Heures du Mans. « Nous avons, en effet, un plan B pour 2023 où l’on espère repartir en Superstock, une catégorie mieux en adéquation avec nos moyens, et la possibilité d’être un team permanent sur l’ensemble de la saison » précisa alors Arnaud Sassone. 

Au fil des semaines, le projet prit corps. BMW Allemagne, qui avait des vues sur cette catégorie Superstock, avait d’ailleurs proposé à Werner Daemen, le patron du team MRP et pierre angulaire du BMW Motorrad World Endurance Team, présent en EWC avec la n°37 officielle, d’engager une deuxième moto en Superstock. Refus poli de Daemen, « parce que ce serait trop de travail », mais sans fermer la porte à BMW. Encore fallait-il faire une contre-proposition sérieuse au constructeur allemand. « Werner Daemen s’intéressait à ce qu’on faisait en FSBK et à notre projet de retour en Endurance, une discipline qui a toujours été dans l’ADN de Tecmas. Nous nous sommes rencontrés lors du WSKB en juillet, à Magny-Cours. De là est venue l’idée d’une cohabitation des deux teams » explique Arnaud Sassone. « Les Allemands se sont montrés intéressés par la proposition de Werner Daemen de confier la moto Superstock à Tecmas avec le soutien de son équipe et le titre de champion de France de Superbike remporté par Kenny Foray, avec le soutien officiel de BMW France, n’a fait que renforcer le bien-fondé de cette proposition ».

Avec des moteurs d’usine

Christian ragot

Les choses se sont ensuite accélérées. En début d’année, Tecmas s’est officiellement associé au Team MRP (Motorcyle Racing Parts) de Werner Daemen, pour devenir le Tecmas-MRP-BMW Racing Team en Mondial d’Endurance. « Concrètement, cela s’est traduit par l’engagement sur la totalité de la coupe du monde, parallèlement à la n°37 officielle du MRP en EWC, de notre n°9 en Superstock avec un gros soutien de l’usine BMW Allemagne. Avoir des moteurs d’usine nous oblige à être ambitieux. Pour l’instant, nous n’avons pas de contrat en tant qu’écurie officielle mais avec Werner Daemen, nous avons la volonté d’établir une collaboration sur la durée ; l’objectif étant d’avoir deux motos officielles en 2024. Concernant Tecmas, je suis bien conscient que cela passe par une très bonne saison 2023 ». 

Pour ce qui est de la collaboration avec MRP, les choses sont claires : Werner et Sassone sont les patrons de leurs structures respectives. « Chacun est à sa place et ça nous va très bien. Forcément, on a une grosse pression mais on est prêts. Tecmas, en EWC, n’avait pas les moyens, ni financiers ni humains, de viser un podium et encore moins de gagner. Alors qu’en Stock, on est là pour jouer les premiers rôles » abonde Arnaud Sassone, précisant : « Vu la haute technologie de la nouvelle M1000 RR, je suis persuadé qu’avec une Superstock bien montée, un bon équipage et staff technique performant, on peut même espérer un bon classement au scratch… ». 

Favori pour les 24 Heures ?  

Lors des tests Pré-Le Mans, les 28 et 29 mars avec une météo changeante, Tecmas a d’ailleurs affiché ses ambitions au grand jour ; Kenny Foray signant régulièrement le meilleur chrono de sa catégorie lors des quatre séances au programme (10e temps scratch). De là à faire du team berruyer le grand favori pour les 24 Heures du Mans des 15 et 16 avril, c’est peut-être aller un peu vite en besogne tant une course aussi longue et exigeante, tant pour les hommes que pour les machines, peut réserver bien des aléas. Il n’empêche, ces tests sont plus qu’un encouragement ;  un avertissement adressé à la concurrence. Et la preuve que Werner avait vu juste en misant sur l’écurie berruyère.

L’autre bon coup réalisé par Arnaud Sassone, c’est d’avoir réussi à convaincre Kenny Foray de doubler Superbike-Endurance. « Je lui ai présenté le projet Endurance, en milieu d’année dernière. Kenny a pris le temps de réfléchir ; le temps de voir comment tout cela allait s’emboiter ; si je n’étais un peu trop rêveur, voire farfelu au risque de l’embarquer dans un projet mal maîtrisé. Mais au fil des mois, il a vu que tout se mettait en place, que tout était carré, qu’on avait le soutien de l’usine et surtout, qu’on avait aussi l’accord de BMW France pour que Tecmas puisse continuer en Endurance. Au départ, notre partenaire officiel en Superbike n’était pas très chaud car l’Endurance est très énergivore ; craignant qu’on ne se disperse. Mais j’ai été très carré dans mes réponses, en précisant qu’il y avait un programme d’entrainement, de développement et des journées tests spécifiques pour chacune des deux catégories. Avec, à chaque fois, des forces humaines adaptées à chaque programme. Avec, notamment, le renfort sur chaque programme d’entraînement, sur chaque course ainsi que pour la préparation de la moto à Bourges, de deux techniciens francophones qui travaillaient jusqu’ici sur la n°37 en EWC ; un sacré plus ».

Record pour Kenny Foray 

Faut-il alors être surpris du meilleur chrono (1’36’’831) réalisé par Kenny Foray lors de ce Pré-Le Mans ? Evidemment non. « Je me suis régalé. La moto est ultra performante, l’équipe est bien organisée. On a tout ce qu’il faut pour faire quelque chose de très bien » estime Kenny, visiblement enthousiaste et à l’aise dans son rôle de leader. Jamais une Superstock n’avait été aussi rapide sur le circuit Bugatti ; l’ancien record du tour datant de 2017, réalisé sur une Yamaha du team Viltaïs en 1’37’’298.  

Pour les 24 Heures, parmi cet équipage new-look, Maxime Bonnot sera encore un peu juste. Le Nivernais a profité de ces tests officiels pour remonter pour la première fois sur une moto de course depuis son accident de juillet dernier (une dizaine de fractures, tibia et péroné, et de la malléole, Ndlr), « mais j’ai retrouvé quelques bonnes sensations. C’est encore un peu dur. J’ai voulu accélérer les choses mais je serai trop court physiquement, surtout pour une course de 24 heures où il faut vraiment être à 100% de ses moyens. Je vais prendre mon mal en patience… » 

« Fier de notre équipage » (Arnaud Sassone)  

 « Je suis fier et satisfait de notre équipage » poursuit le boss. « Loïc Arbel est un pilote français talentueux en 600 supersport. Je l’avais contacté il y a plusieurs mois mais comme Kenny, il a attendu de voir si notre projet était viable avant de donner son accord en fin d’année. Il n’a pas participé aux tests officiels du Mans parce qu’il est tombé le dimanche précédent sur ce même circuit lors du week-end FSBK.  Rien de grave mais il était plus prudent de le laisser au repos. Mais je sais que l’on pourra compter sur lui. Il a déjà fait ses preuves en Endurance. L’année dernière, il était sur la moto du Tati Team EWC, avec Alan Techer, moto qui a terminé 2e au scratch des 24 Heures de Spa. Cela veut dire quelque chose, non ?  Quant à Jan Bühn, c’est un pilote allemand qui m’a été recommandé par Werner Daemen. Jan roule en IDM. Il a aussi à son actif plusieurs saisons en Endurance avec l’équipe suisse Bolliger. C’est quelqu’un de très humble, très sérieux, rapide, qui colle bien à l’esprit de l’Endurance ». 

Alors forcément, dans un contexte relevé avec 34 motos engagées rien qu’en Superstock, les ambitions sont élevées : « Le podium et si possible sur la plus haute marche. Sans se mettre plus de pression, on a travaillé pour ça. On a le staff technique, l’équipage, la moto (la nouvelle M1000 RR 23 qui est la même que celle utilisée en FSBK par Kenny Foray, Ndlr) et le mental pour gagner. On est tous très motivés. Le fait d’être permanent, ça change beaucoup de choses dans les têtes. On ne vient pas seulement pour finir une course de 24 heures ou pour un one shot, mais pour être compétitifs sur tout un championnat avec l’espoir de décrocher le titre… »  affirme Arnaud Sassone. Chiche ! 

Texte : Christian Ragot
Photos : Stéphane Valembois

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