top of page

Tecmas renonce aux 24 Heures du Mans

Pour la deuxième année consécutive, l’écurie berruyère désertera le circuit Bugatti du Mans, mi-avril, pour une question de budget.

SVS_20180419_AA9I2633_2048px 2.png

La 44e édition des 24 Heures Motos se déroulera donc sans public, mi­-avril. Mais aussi, sans Tecmas Racing team. Dans la mesure où il n’était pas possible d’inviter les partenaires et sponsors, l’écurie berruyère ne pouvait pas finan­cer sa participation à l’événement sans risquer de se mettre en danger. Le patron du team, Michel Augizeau pointe égale­ment du doigt l’actuelle réparti­tion des droits de retransmis­sion télé qui ne profite pas à tout le monde.

« C’est un championnat inter­national retransmis par les chaînes de télévision dans le monde entier et les acteurs, dont nous faisons partie, peuvent prétendre toucher des subsides. On est en dehors d’un système normal de fonctionnement en termes de “business plan”. Les teams ne font que payer : l’engagement, les pneus, le carburant, les déplacements, l’image, la masse salariale..., malgré les bénévoles qui viennent grossir les rangs les jours de course. Cela de­mande beaucoup de travail en amont et en aval. Tout cela a un coût. »

L’an passé, Tecmas avait déjà dû faire l’impasse sur les 24 Heures du Mans, pour les mêmes raisons. « C’est difficile à digérer, mais cela permet de ne pas mourir, reprend le boss. On aurait pu s’entêter. Il ne faut pas oublier que, derrière, il y a une entreprise. On est obligé de gérer. »

Le team berruyer ne tire pas pour autant un trait définitif sur les courses d’endurance. Sa par­ticipation au Bol d’or, inscrit au calendrier en septembre 2021, n’est pour l’instant pas compro­mise. À condition, bien sûr, que le public puisse assister à la course.

Pour l’heure, Tecmas va se concentrer sur le championnat de France de Superbike. Ironie du sort, la sai­son débutera les 27 et 28 mars sur... le circuit Bugatti du Mans. Et cette manche d’ouverture se déroulera aussi... à huis clos. Michel Augizeau explique ce qui change pour son équipe : « Dans ce championnat, on a une mission : on travaille pour Michelin et BMW. Ce sont eux nos clients. Cette année, nous partons avec l’ambition de rega­gner le titre perdu l’an passé. » 

Pour Alan Techer, les débuts ont été compliqués. Mais le Cannois a eu le mérite de ne pas baisser les bras et sa persé­vérance a été récompensée par un succès sur la dernière course de la dernière épreuve du calen­drier qui se déroulait sur le cir­cuit de Nogaro. Au classement des pilotes, Alan Techer a donc terminé cinquième, en comp­tant... une victoire de plus que le champion de France Mathieu Ginès.

il se murmure que Kenny Foray devrait revenir la saison prochaine dans le giron de Tecmas en tant que pilote officiel, au guidon de la nouvelle BMW M 1000 RR et ses pneus Miche­lin. Quoi qu’il en soit, l’écurie berruyère pourra toujours s’ap­puyer sur Alan Techer. Un gros travail a déjà été réalisé à l’in­tersaison pour parfaire les réglages de sa monture. « On a beau­coup travaillé sur l’analyse des datas de l’an passé, précise Mi­chel Augizeau. On a peut­-être découvert des choses et Alan aussi, vis­-à-vis du pilotage. On est assez confiants. » Tecmas comptera aussi sur le Neversois Maxime Bonnot, de retour en compétition après une coupure pour raisons familiales.

En European Bikes, Alexandre Leleu, vice-­champion 2020, se mêlera à la lutte pour le titre sur sa BMW-­Tecmas. Il sera associé à Baptiste Santilli, « un amateur éclairé et averti qui veut se faire plaisir dans une bonne structu­re pendant une saison », dixit Michel Augizeau.

L’année dernière, Tecmas a fêté ses 30 années d’existence. Or, le contexte sanitaire actuel pousse les différents acteurs du sport à revoir leur modèle économique s’ils veulent s’assurer un avenir. Qu’en sera­-t-­il dans dix ans ? « Il va y avoir un ou plusieurs virages à prendre, dé­clare le cofondateur de l’équipe. J’ai déjà un certain âge et mon désir est de transmettre ce sa­voir et cette dynamique de team. La mécanique sera peut­ être différente, avec d’autres modèles, électrique ou hydrogène. À nous de ne pas nous en­têter. » Faire des choix, c’est déjà ce que Tecmas a su faire en ne s’alignant pas sur les 24 Heures du Mans.

Philippe Roch

bottom of page