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Tecmas anesthésié

Comme de très (trop) nombreuses entreprises, Tecmas est dans l’incertitude du lendemain, victime de la pandémie de Covid-19. Michel Augizeau, le patron fondateur (avec Joël Blain) de la petite structure berruyère faire le point. 

« Michel, qu’en est-il de votre entreprise au moment du confinement ? »

« Les ateliers et l’administration sont fermés au public. Actuellement, le personnel est en chômage partiel sauf une personne qui est ou en télétravail. Mais nous continuons à assurer la maintenance, notamment celle des motos réservées aux militaires. Avec le prolongement de la période de confinement, il est impossible de dire quand on va pouvoir reprendre. Tecmas travaille essentiellement dans l’événementiel, ce qui n’est pas considéré comme essentiel par les pouvoirs publics. Notre activité, en effet, ce sont les courses de Superbike, le Mondial d’Endurance, les tracks days ou des manifestations de promotion sur les circuits et c’est encore plus difficile de prévoir quoique ce soit. Des courses ont été purement et simplement annulées ; d’autres reportées sans savoir si elles auront vraiment lieu… »

« Au plan comptable, Tecmas pourra t’il s’en remettre ? »

« Je vais tout faire pour. Pour l’instant, rien ne rentre dans les caisses. Nos partenaires officiels, BMW et Michelin, ont suspendus leurs contrats jusqu’à la reprise des compétitions. En mettant le personnel en chômage partiel, le but est bien évidemment de bénéficier des aides de l’Etat afin de préserver au mieux notre trésorerie mais c’est très compliqué. Il est difficile d’accéder aux systèmes mis en place par le gouvernement sur internet. L’accès est saturé… Mais c’est pareil pour toutes les entreprises. J’espère que tout sera OK pour la fin avril. D’ici là, en espérant pouvoir repartir au mois de mai dans de bonnes conditions, je vais essayer de mettre en place un plan de financement avec la banque sous forme de prêt, cautionné par l’Etat. »

« Quelle est la position de vos partenaires officiels, BMW et Michelin ? »

« Ils sont confinés eux aussi… Ce sont de grands groupes et ils sauront, le moment venu, prendre les bonnes mesures pour les teams qu’ils soutiennent tout au long de la saison. Nous gardons, quasi au quotidien par téléphone, des relations étroites. Les deux m’ont assuré de leur soutien mais il est difficile de définir quelque chose de précis tant qu’un calendrier n’aura pas été officiellement établi. Pour l’instant, les contrats sont suspendus. »

« Le championnat de France de Superbike est-il toujours une priorité pour Tecmas ? »

« Bien sûr. Nous sommes champions en titre et l’objectif est de conserver le titre avec notre nouveau pilote, Alan Techer. C’est aussi l’objectif de BMW et de Michelin. »

« Un championnat qui ne pourrait comporter que dix courses sur cinq meeting… »

« Dix courses pour un titre, ça va. Vu les circonstances, on s’en contentera largement. J’ai eu Jacques Bolle, le président de la Fédération au téléphone. Lui aussi souhaite, dans un calendrier qui risque d’être très encombré avec les courses d’Endurance, que le titre se joue sur cinq meetings. Si la situation sanitaire le permet, le FSBK pourrait démarrer à la mi-juin à Nogaro. On enchaînerait ensuite par Magny-Cours à la fin juin, puis Lédenon à la mi-juillet pour finir, comme prévu, par Pau-Arnos et Carole. Tout cela sous réserve de la décision des autorités sanitaires. »

« Vous être aussi engagé en Mondial d’Endurance. Là aussi, le calendrier a été complètement bouleversé… »

« Pour l’instant Tecmas-GMC, avec Camille Hédelin, Alexis Masbou et David Perret, est engagé aux 24 Heures du Mans qui ont été décalés à dernier week-end d’août.  Sinon, les 8 Heures d’Oschersleben, prévues le 6 juin, ont été annulées. Et  il est possible que les 8 Heures de Suzuka programmées le 19 juillet le soient aussi.  De toute façon, pour des raisons budgétaires, Tecmas aurait fait l’impasse sur le Japon. la Fédération international a également décidé que le Bol d’Or au Castellet, les 19 et 20 septembre, marquerait la fin du championnat, avec attribution des titres, plutôt que de servir de course d’ouverture pour le championnat du monde 2020-2021 ; championnat qui démarrera à Sepang en Malaisie. Ce n’est pas une mauvaise décision en soit sauf que trois semaines seulement vont séparer les deux courses de 24 Heures ;  ça risque d’être chaud pour beaucoup de teams. Entre le moment où on rentrera du Mans et où il faudra prendre la route pour le Castellet, on n’aura qu’une dizaine de jours pour tout vérifier, contrôler et valider les interventions sur la moto. Et aussi trouver le budget dans un contexte économique qui risque d’être très délicat car en endurance, Tecmas est un team privé qui s’appuie sur des partenaires de la région. Et eux aussi ont été frappés de plein fouet par l’épidémie de Covid-19. »

« Des nouvelles de votre chef mécanicien, Antoine Palisson, infecté par le Covid-19 comme l’a rapporté le Berry républicain dans ses colonnes ? »

« Antoine a passé trois sales semaines en confinement complet. Personne ne peut dire où il a contracté le virus. Peut-être en Espagne, lors des séances d’essais… Ou ailleurs. On a beaucoup voyagé en début d’année. Mais aujourd’hui, s’il est encore affaibli, il va mieux. On va lui laisser le temps de se remettre. »

Propos recueillis par Christian Ragot
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