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Pari gagne pour Tecmas-BMW

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En optant pour la catégorie Superstock en association avec le MRP Racing Team de Werner Daemen, Arnaud Sassone, le nouveau patron de Tecmas-BMW a fait le bon choix. Au terme d’une course solide, Kenny Foray, Jan Bühn et Loïc Arbel se sont imposés, au guidon de la n°9, dans la catégorie, terminant 8e au scratch

Comme dans un rêve. Pour une première en Superstock, c’est un sans-faute. Les essais des Pré-tests avaient fait naître les espoirs les plus fous. Arnaud Sassone n’hésitait d’ailleurs pas à parler de podium et même de victoire possible. « Nous sommes prêts. La BMW M1000 RR est fiable et performante, les pilotes et le staff ont énormément travaillé. Maintenant, une course de 24 Heures, c’est long. Très long. Rester sur la piste, c’est l’objectif numéro un. Après, il y a tous les aléas de course qu’on ne maîtrise pas forcément. Mais j’ai confiance… » expliquait encore le boss de l’écurie berruyère Tecmas-BMW MRP Racing Team, quelques minutes avant le départ, samedi, de la 46e édition des 24 Heures du Mans. 

Sérénité et efficacité

Un optimisme qui porta l’équipe 24 heures durant. Dans le stand, la sérénité fut toujours de mise, même si chaque sortie de la safety-car fit perdre de quelques précieuses minutes à la n°9 sur ses principaux adversaires ; de ces minutes pourtant si difficiles à gagner sur la piste. Même sérénité encore quand Jan Bühn s’arrêta dans le « S Bleu » pour relancer le traction control (antipatinage). A chaque fois que la n°9 abandonnait le leadership en fonction des arrêts au stand, elle le retrouvait bien vite.  Grâce notamment à Kenny Foray, qui, en parfait leader, alignait les chronos de haute volée (meilleur tour en course dans la catégorie Superstock) alors que Jan Bühn et Loïc Arbel affichaient une régularité de bon aloi (10e scratch et 1er en Superstock à 21 heures).

Rien ne pouvait perturber leur course solide. Pas même la nuit glaciale avec un thermomètre affichant 2° Celsius, ni la piste froide et humide, impitoyable pour les gommes, ni le brouillard épais du petit matin rendant par endroits la visibilité très aléatoire. Des conditions difficiles dont les pilotes Tecmas se jouèrent avec habileté. Bien aidé par des Dunlop efficaces en toutes circonstances.

Il y eut néanmoins deux petites alertes au petit matin. La première quand, suite à un problème de démarrage, il fallut changer la batterie. La N°9 perdait presque deux tours lors de cet arrêt au stand ; la Honda n°41 en profitant pour s’emparer du commandement. La deuxième alerte survint peu de temps après, pour changer une pince servant à « béquiller ». Encore quelques précieuses secondes perdues alors que la menace de la Honda n° 41 de Leesch, Tessels et Hardt se faisait de plus en plus pressante.

Et la course bascula…

Mais à 12h05 très précisément, la course basculait définitivement en faveur de Tecmas. Quand la N°41, partie sur une trainée d’huile, se crashait dans le virage n°7, entraînant une nouvelle sortie de la safety-car. Cette fois, avec trois tours d’avance sur la Yamaha n°36 de Renaudin, Cauchy et Lagrive, Tecmas était lancé sur la voie royale. « On ne se réjouit pas du malheur des autres mais ce coup de pouce du destin, on le prend volontiers » soupirait Arnaud Sassone. « Maintenant, les gars, il faut enrouler » ajoutait Kenny Foray. Sous-entendu, ce n’est pas le moment de prendre des risques inutiles. Il faut assurer et aller au bout. Ce que Jan Bühn et Loïc Arbel firent à la perfection avant de laisser à Kenny Foray, lui, l’ancien champion du monde 2014 qui n’avait jamais gagné eu Mans en EWC, le soin de boucler le dernier relais. 

Dans le stand, on sentait la tension monter. On sait trop qu’il ne faut jamais crier victoire avant de passer sous le drapeau à damier. Ce n’est que dans le dernier tour que tous prirent d’assaut le muret des stands pour saluer, le poing levé, le passage de la n°9 sur la ligne. Une délivrance pour tout le team. A cet instant, Arnaud Sassone, pris par l’émotion, ne put retenir quelques larmes de bonheur. Il était comme libéré d’un poids énorme. Son pari de venir en Superstock était gagné. « Je remercie encore Werner Daemen, l’équipe MRP et les gens de BMW Motorrad d’avoir cru en notre projet. Merci aussi aux pilotes qui m’ont fait confiance et qui ont fait un sans-faute. Merci enfin au staff, à ma famille et à tous eux qui ont bossé comme des malades depuis des mois pour arriver à cette formidable récompense. On va savourer cette victoire comme il se doit mais je suis déjà tourné vers l’avenir… »

Les podiums

L’avenir en Endurance pour Tecmas, c’est les 24 Heures de Spa-Francorchamps, les 17 ou 18 juin, où l’écurie berruyère visera le doublé pour consolider sa première place au classement général de la Coupe du monde. Un classement général où elle a engrangé deux fois 10 points supplémentaires pour avoir été en tête de sa catégorie aux 8e et 16e heures de course. 

Classement général : 1. TSR Honda Francen°1 (Hook, Di Meglio, Techer) 827 tours ; 2. Yart-Yamaha n°7 (Canepa, Fritz, Hanika) à 2 tours ; 3. BMW Motorrad World Endurance Team n°37 (Reitberger, Mykhalchyk, Guarnoni) à 5 tours.

Superstock : 1. Tecmas-BMW MRP Racing Team n°9 (Foray, Bühn, Arbel) 802 tours ; 2. Yamaha 3Art Best of bike (Renaudin, Cauchi, Lagrive) à 3 tours ; 3. Honda No Limits n°44 (Masbou, Nigon, Gabellini) à 11 tours.          

Les réactions des pilotes

Kenny Foray : « C’est une victoire importante pour Tecmas qui se lance dans une nouvelle aventure mais aussi pour BMW. Cette catégorie Superstock est peut-être moins prestigieuse que l’EWC mais je suis persuadé qu’au fil des années, en compétition, il y aura moins d’EWC et plus de Superstock (34 au Mans cette année). Pour un constructeur qui raisonne en parts de marché, c’est très intéressant car une moto de course Superstock est très proche de la série. Seule l’électronique et les réglages sont différents. Les gommes sont celles avec lesquelles on roule dans les track days. C’est un plaisir. La course ? Tout s’est très bien passé, sauf lors des sorties de la safety-car ; à chaque fois, nous avons perdu beaucoup de temps ce qui nous a obligés à faire du yoyo pour reconquérir la première place. 

Jan Bühn : « Une super-course. Sans aucun problème grave. Je suis vraiment heureux d’avoir gagné dès ma première course avec Tecmas et Kenny (Foray) qui a été un super leader. Félicitations à toute l’équipe a fait un travail formidable. Le froid et le brouillard ont rendu la course plus difficile. On a eu parfois du mal à faire monter les pneus en température mais au final, les Dunlop ont été efficaces ».

Loïc Arbel : « Encore merci à Tecmas de m’avoir fait confiance après ma chute lors de la première manche du FSBK, chute qui m’a empêché de participer aux tests Pré Le Mans. J’avais fait podium (2e) l’an dernier à Spa en EWC mais là, cette victoire en Superstock, c’est encore plus fort. Tout s’est bien passé sur le piste et l’ambiance au sein de l’équipe est excellente. Le soutien du MRP Racing Team qui fait courir la n°37 en EWC nous a aussi facilité les choses. Nous avons bénéficié d’une moto très performante dès sa première compétition.»  

Correspondance spéciale Christian Ragot
Photos : Stéphane Valembois

Christian ragot

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