
Kenny Foray à la conquête du titre
C’est reparti ! L’élite de la vitesse remonte en selle ce week-end au Mans pour le coup d’envoi du championnat de France Superbike 2017. Vice-champion de France en 2016, le pilote vedette de l’écurie berruyère Tecmas-BMW visera le titre. Mais la concurrence sera rude…
Kenny Foray a hâte d’en découvre. Après des essais encourageants, à Almeria et à Portimao, lors desquels il a pu tester la nouvelle électronique BMW, le protégé de Michel Augizeau, qui avait fini la saison 2016 en trombe (deux victoires, record et tour et pole position à Albi) avec le titre honorifique de vice-champion en poche, s’est livré au jeu des questions-réponses sans retenue.
Kenny, content de débuter enfin la saison ?
J’ai hâte d’en découdre en effet. L’hiver a été d’autant plus long que les essais BMW et Pirelli ont été programmés tardivement.
La première saison avec Tecmas s’est plutôt bien passée avec plusieurs victoires, des pole-positions, des records du tour et une deuxième place au championnat…
C’est vrai. Je découvrais l’équipe, la moto, les Pirelli et le bilan est très encourageant. Mais quand le team est de qualité, et c’est le cas de Tecmas, que la moto est top, l’adaptation est plus facile et plus rapide. Tout au long de la saison, nous sommes montées en puissance pour finir très fort à Albi. Sans une crevaison dès la première course au Mans et une panne mécanique à Carole, nous aurions sans doute pu jouer le titre jusqu’au bout. Même si David (Checa) a été très fort tout au long du championnat. En fait, il nous a manqué un petit quelque chose, du temps, de l’expérience, du vécu, pour décrocher le Graal. Cette fois, nous ne partons pas dans l’inconnu et forcément avec des ambitions plus élevées. L’année dernière, j’ai repris du plaisir à piloter et à me battre. Je pense aujourd’hui avoir retrouvé mon meilleur niveau.
Des ambitions plus élevées, c’est le titre ?
Oui, obligé ! On ne peut pas se cacher. Cela dit, il faut aussi être respectueux des adversaires. D’autres teams, qui ont encore plus de moyens que nous, et des pilotes très rapides veulent également décrocher le gros lot dans ce championnat de plus en plus relevé. Et il y a aussi les aléas de course… On a payé cher l’an dernier pour le savoir.
Quels seront vos principaux rivaux ?
Tous ! A ce stade de la saison, personne ne sait où en est la concurrence. Et ce que l’on apprend des essais hivernaux n’est pas toujours très fiable. On pourra faire un premier point vendredi au Mans lors des essais libres et mieux encore, samedi, lors des qualifications. Mais il est évident que David Checa aura à cœur de défendre son titre. Etienne Masson (champion du monde d’Endurance en 2016, Ndlr), ne revient pas en Superbike pour faire de la figuration. Chez SRC, c’est du costaud avec Mathieu Gines (un ancien pilote Tecmas et multiple champion de France et champion du monde d’Endurance, qui succède à Greg Leblanc, Ndlr), appuyé par Morgan Berchet et Mathieu Lagrive. David Perret et David Muscat peuvent également nourrir des ambitions élevées…
Comment se sont déroulés les essais en Espagne et au Portugal ?
On a eu des conditions très différentes, de la pluie, du chaud, du froid et on a pu emmagasiner un maximum de données. Ce fut parfois un peu compliqué (Kenny Foray fait sans doute allusion sans le dire à l’accident de son ami Anthony Delhalle qui s’est en tué en essais à Nogaro à la même période, Ndlr) mais on a bien travaillé. Notamment sur la nouvelle électronique BMW. Cette année, le règlement impose d’utiliser l’électronique du constructeur. Ce n’était pas le cas l’année dernière. Mais Romain La Monica (l’ingénieur Tecmas, Ndlr), maîtrise ça parfaitement. Cette nouvelle électronique est très comparable à celle utilisée en Endurance…
Apporte-t-elle un gain important à la moto ?
En performance pure, non. En revanche, elle apporte plus de longévité sur la performance et permet, par exemple de compenser une dégradation progressive des pneumatiques. Les chronos ont été prometteurs. On a également pas mal bossé sur le programme Endurance. Les 24 Heures du Mans, c’est dans un mois…
INFO-PLUS. Le jeune pilote Neversois Maxime Bonnot défendra également les couleurs de Tecmas en championnat de France Superbike au guidon d’une BMW (non officielle). Il disputera le Superbike Challenge (qui succède à la catégorie Stock) avec l’ambition de terminer dans le Top 5, tout près des favoris, Baptiste Guittet, Robin Camus et Hugo Clère. Par ailleurs, Michel Amalric s’alignera dans le championnat European Bike, également au guidon d’une BMW préparée par Tecmas et ses ambitions seront à la hauteur de sa grande motivation.

Texte Christian Ragot

