
Kenny Foray sacré dès dimanche ?
Une année pour (bien) apprendre et la deuxième pour gagner ! L’écurie Tecmas a suivi les consignes de son partenaire officiel, BMW, à la lettre. Certes, le titre de champion de France Superbike n’est pas encore dans la poche mais c’est tout comme pour l’écurie berruyère et son pilote, Kenny Foray, vice-champions de France en 2016.
« Tecmas a déjà été sacré en Supersport mais jamais en Superbike. Ce serait une grande première. Pas comme pour BMW, déjà couronné à deux reprises avec Nigon et Gimbert. Mais attention, le titre n’est pas encore acquis. Il serait présomptueux de penser que ça l’est tant que, mathématiquement, rien n’est fait… ». La prudence, en sports mécaniques, est source de (bon) résultat ; il n’y a pas un chef d’écurie qui dira le contraire. Il n’empêche, on voit mal comment le titre pourrait échapper à Kenny Foray. Le pilote d’Olivet et sa BMW R1000 SS ont dominé la saison comme rarement. Sur les neuf courses disputées jusqu’ici (Le Mans, Nogaro, Lédenon, Pau et Magny-Cours), six ont été remportées par le protégé de Michel Augizeau et les trois autres par des pilotes du Mondial Superbike qui avaient bénéficié d’une wild-card (Guarnoni à deux reprises et Marino). Autant dire que Tecmas n’a laissé que les miettes à la concurrence et notamment au champion en titre, David Checa, à David Perret et autres Mathieu Gines et Etienne Masson.

73 points d’avance pour Foray
Avant les deux courses de dimanche sur le circuit de Carole dans le Val d’Oise (la finale ayant lieu à Albi le 17 septembre), la situation est la suivante : Foray leader avec 207 points devant David Perret, 134 points et David Checa, 115 points. D’ici la fin de la saison et la finale du 17 septembre à Albi, un pilote peut marquer un maximum de 108 points , à condition de faire carton plein. A savoir gagner les quatre courses (25 x 4, soit 100 points) , signer à chaque fois la pole (1 x 4) et le meilleur tour en course (1x4). Imaginons le très rapide David Perret réaliser cet exploit, il totaliserait alors 242 points. Mais il suffirait à Kenny Foray d’empocher 36 points en quatre courses pour quand même s’emparer du titre…
« On préfère envisager un autre scenario. A Carole, on ne prendra de risques exagérés même si, comme à chaque course, on sera au départ pour la gagner, analyse Michel Augizeau. L’important sera d’abord de marquer des gros points ; d’éviter la chute bête et échapper aux problèmes mécaniques qui, l’an passé, nous avait coûté la victoire en course 2, ici même à Carole (coupures moteur entraînant un contact avec Perret, Ndlr). Si on termine à chaque fois devant Perret et Checa, ou juste derrière, on pourra alors faire les comptes… ».
Plote intelligent s’il en est, Kenny Foray, également à la recherche d’un premier titre en Superbike alors qu’il a déjà été sacré champion du monde en Endurance (2014) et champion de France en Supersport (2007), a bien analysé tout ça. Plus que la victoire, la priorité, c’est le titre. Mais le circuit court et tourmenté de Carole, sur lequel les dépassements sont délicats, il le connait mieux que personne puisque c’est là, tout môme, qu’il venait rouler avec papa Foray et son frère Freddy. « Carole, c’est chez moi « se plait-il à dire. La moto est bien aboutie, les Pirelli sont efficaces et le pilote, qui vient de participer aux tests Pré-Bol au Castellet est en forme. C’est pourquoi on ne peut pas croire que Kenny, toujours compétiteur dans l’âme, se contentera d’une course d’attente. Ce garçon, seule la victoire l’intéresse vraiment…


Christian Ragot - Correspondance
Stephane Valembois
